Pas vraiment facile de trouver un point de départ pour ce récit. Parceque une course comme celle là est l'aboutissement d'une préparation certaine, au moins dans la tête, on ne peut pas se contenter de décrire minute après minute ce qui s'est passé durant la course. Non il faut remonter bien plus loin dans le temps. Comme ce soir d'aout où m'ennuyant sur mon lit j'avais cliqué sans trop réfléchir sur le bouton "inscription en ligne".A partir de là, plus possible de faire demi-tour...
Le mois de septembre se passe avec beaucoup d'impatience et d'exitation, je me sens bien en forme en cette fin d'été, et puis j'ai surtout envie de passer un grand moment en montagne, dans un des plus beau massif de France...Je ne fais donc pas vraiment de préparation même si les WE sont plus chargés que d'habitude (cf récits précédents).
C'est avec une confiance infinie que l'on prend la route de Chamonix avec Arnaud en ce début d'après-midi, samedi. La route me donne de sérieuses courbatures dans les cuisses, pas franchement agréable mais je sais que c'est plutôt bon signe; c'est des courbatures d'impatience. On récupère les dossards aux Houches, avant de faire un peu de shopping dans le centre-ville de Cham'. Millet, Helly Hansen, Peak Performance, Quick silver, Rip Curl, Ogier, le temple The North Face, tout y passe!! Enfin shopping c'est un bien grand mot, on a vraiment pas le budget pour accéder à toutes ces chose qui nous font tant réver. On préfère garder nos sous pour acheter une baguette et un bout de chocolat ;) . Direction ensuite le briefing, pas de soucis particulier pour le dimanche, grand beau temps annoncé en début de journée, parfait. On retrouve Lydia et sa pote Marlène avec qui nous auront l'immense honneur de passer la soirée dans un charmant petit gite de Chamonix aux allures de refuge. On mange vite fait quelques délicieuses pâtes avant d'aller se coucher. Je suis completement crevé, j'ai passé la nuit du vendredi à boire du champagne en costard et maintenant, je le sens.
Préparation au top 2h30, le reveil interrompt une nuit parfaite beaucoup beaucoup beaucoup trop tôt. C'est dans un coma profond que je m'habille (heureusement j'avais revisé la veille...) et descend prendre le petit-déj, un gatosport fait maison méga-bon (si si!!). Malheureusement, on a pas de feu donc pas d'eau chaude et ca c'est dur! A peine le temps de manger, et la course commence déjà pour pouvoir choper la navette qui nous monte à Vallorcine, lieu du grand départ. On trouve enfin du thé chaud, dans lequel je mélange un yogi-tea que j'avais judicieusement glissé dans ma poche, au cas où...trop bon...On rejoint alors la ligne de départ, on est dans le gros du peloton, au milieu de 600 autres concurrents déchainés. Voila pour la préparation.
5h, après un hommage assez fort à une coureuse trop tôt disparue, le compte à rebours est lancé. 5, 4, 3, 2, 1 c'est parti!!!
Aidé par le faux plat descendant je fais un départ plutôt rapide, je veux absolument me placer pas trop loin de la tête pour eviter les bouchons du début. Je me place bien au chaud dans un groupe "Quechua" mené par V.Delebarre. La première boucle autour de Vallorcine est un pur bonheur, en pleine nuit sur des chemins assez roulants mais aussi techniques. On attaque ensuite la montée, la vraie, 1500m D+ jusqu'au col Salenton. C'est toujours VD qui mène le groupe mais on dirait bien qu'il est là pour se promener et le rythme est donc plutôt lent. Malgré ça, personne n'ose doubler, c'est marrant. Finallement quelqu'un se lance et le groupe explose.
En ce début de montée, le cardio est un peu trop élevé mais je me sens tellement bien que je ne m'en soucis pas trop. Je fais aussi très attention à bien manger, bien boire, j'ai l'impression de gérer. On arrive au premier ravito, dans le brouillard, et la pluie commence à tomber. Comme beau temps on a vu mieux!! On continue cette longue montée et juste avant d'arriver au col je commence à ressentir les premiers signes de fatigue, un peu inquiétant quand on sait ce qu'il reste à faire. Heureusement, la descente est vite là, je prend un bon petit rythme, je double 2/3 coureurs. Tout se passe bien, sauf pour le franchissement d'un torrent, le pied qui glisse et je me retrouve la tête dans l'eau avant d'avoir compris quoique ce soit....heureusement plus de peur que de mal.
Toute la partie vallonnée qui suit est magnifique, c'est un vrai bonheur de courir dans cette ambiance déjà automnale, surtout que le temps se lève un peu. J'arrive alors au ravito de moede-anterne, environ à la mi-course et une bénévole m'annonce 8ème (!). Oulaaa, je suis parti bien vite. En plus, je ne me sens pas aussi frais qu'il le faudrait. Je fais donc une bonne pause ici, à base de soupe, fromage, saucisson, c'est délicieux à 9h du mat'. Je repart derrière un petit groupe, autour de la 15ème place, pour finir la descente avant d'attaquer le deuxième gros morceaux de la journée, la montée du Brévent. Les jambes sont de plus en plus lourdes, c'est de plus en plus difficile de relancer dans les faux-plats puis je décide de ne plus courir pour prendre un rythme régulier dans la montée. Je pense toujours à bien manger, bien boire et cela me permet de passer le mur sans perdre trop de temps. On débouche au col du Brévent et pour la première fois de la journée, la vue s'ouvre sur le massif du Mt-Blanc, ca fait un choc c'est tellement beau. Si c'était pas déjà le cas, ca m'aurais coupé le souffle. Petite pause au ravitaillement, les bénévoles sont comme toujours aux petits soins et ca fait beaucoup de bien.
C'est maintenant parti pour la looooooonnnnnnngggguuue descente, 1700m de D- jusqu'à Servoz. Le début est très technique, avec des grosses pierres, des épingles, pas facile d'être régulier. La petite remontée aux aiguillettes des Houches qui coupe la descente est une formalité sous les encouragements de tous les randonneurs, toujours hyper-motivants. On arrive ensuite dans la forêt, sur un chemin plus facile où l'on peut gérer. Toute cette descente se passe plutôt bien pour moi, je remercie mes cuisses de pas m'avoir lâché et dans des situations comme ça, je suis content de faire un peu de ski l'hiver, je pense que ca joue pas mal. J'arrive quand même à Servoz bien crevé, et il reste encore 8km et 500m de montée.
Bah aller, c'est parti, pas le choix de toute facon. Ca monte tout de suite raide, tant mieux, ca sera plus vite fini! On arrive alors dans un petit village. Les Houches? nooon, ca aurait été trop beau...Il faut encore monter sur la crête de Charousse. 15mn après, c'est fait et cette fois-ci c'est bon, il ne reste plus qu'une petite descente avant d'arriver. Un petit coup d'oeil au chrono, c'est peut-être jouable en moins de 7h donc je relance un coup. 6h59 de course, je vois l'arrivée toute proche, mais avant d'en finir on a droit à un tour du lac, c'est cadeau! Tant pis pour les 7h, je passe la ligne en 7h01mn et je tiens encore debout, coool!! 14ème place, je suis trop trop content de ce temps. Tout s'est trop bien passé aujourd'hui, pas de soucis physique, bonne patate (sauf dans le Brévent ou j'étais un peu moins bien), des paysages dingues, un parcours, une organisation, des bénévoles au top, que du bonheur (surtout quand c'est fini). La fin de journée fut très simple, sieste en attendant les copains, tartiflette avec les copains, puis retour à Grenoble très très long. Obligé de chanter, danser, crier dans la voiture pour pas s'endormir ;)
La tartiflette, seulement le meilleur moment de la journée le podium espoir, très sympa l'idée de mélanger les filles avec les garçons